Qui suis-je?

Les événements autour de ma naissance et de mon enfance ont coloré ma vie.

Je suis une enfant « de retour de guerre ». Trois jeunes hommes Trouchaud sont partis à la guerre et seul mon père en est revenu, en 1945. Ma grand-mère, que je n’ai pas connue mais que l’on décrivait comme une femme intelligente, généreuse et bienveillante est morte du chagrin d’avoir perdu l’un de ses fils dans cette folie de violence.

 

C’est sans doute pour cela que j’ai, depuis que je me connais, toujours honni la violence et tenté de ressembler à ma grand-mère pour apporter, à mon entourage, à ma famille mais aussi dans ma vie professionnelle, de la gentillesse, de la tendresse, de la douceur, de la joie de vivre, du vivre-ensemble harmonieux.

Marie-Jeanne Trouchaud

Militante de l'être humain

Ma vie professionnelle a été riche et variée. Je mentionnerais tout d’abord l’enseignement. J’ai été institutrice ( c’est ce que l’on disait à l’époque) et j’ai profondément aimé les enfants et ce métier. 35 ans après, je conserve encore des relations affectueuses avec de nombreux élèves !

Puis beaucoup de choses ont changé pour moi à l’occasion d’un engagement associatif. En 1988, sans doute déjà « militante de l’être humain », je suis rentrée à SOS Amitié. Là, au téléphone, de manière tout à fait anonyme, j’ai entendu des êtres humains confier leurs désarrois ou leurs désespoirs. J’y suis restée 12 ans. J’ai pris conscience de l’importance d’offrir à ces personnes une écoute de grande qualité, pleine d’empathie, dénuée de jugement. J’ai pris conscience des écueils dans la communication, des pièges des croyances et des représentations. Cela passait nécessairement par une formation solide. Je suis devenue responsable de la formation des écoutants au niveau fédéral. Cela m’a amenée à me former moi-même de façon très exigeante à l’écoute active non-directive de Carl Rogers.

Formatrice

Je suis devenue formatrice en relations humaines dans les pas de Catherine Girard qui avait créé l’association GEODE et j’ai poursuivi seule quand elle a pris sa retraite. Pendant une quinzaine d’années, j’ai animé des formations, par choix, dans le domaine du travail social. Titulaire d’un agrément délivré par la DRJS (Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports), je recevais des étudiants pour des formations longues (50 journées), ainsi que des professeurs, assistantes sociales, infirmières, médecins, etc pour des formations d’une semaine. Nous avons évoqué et travaillé ensemble tellement de situations que cela a enrichi mon expérience et mes connaissances. Depuis, j’ai toujours poursuivi des actions de formation dans les structures qui me le demandaient. J’ai même été appelée par l’armée pour aider les militaires à recevoir les jeunes convoqués aux journées de regroupement.

Parallèlement, j’ai continué à me former, cette fois dans le domaine du développement personnel et de la thérapie. Pendant 7 ans, j’ai travaillé le psychodrame et le transgénérationnel avec Anne Ancelin Schützenberger. J’ai fait de nombreux stages avec de nombreux formateurs, parmi lesquels Vincent de Gaulejac, Pierre Rothshild, Claude Cappadoro, Guy de Villers, avant de partir me former au Québec avec Ghislain Devroede qui m’a beaucoup appris, notamment dans le domaine des abus sexuels. J’ai aussi rencontré là-bas Laurie Fontaine qui m’a appris à être « professeure de colère » ! J’étais lancée à poursuivre le travail sur les émotions et je dois beaucoup à Jean-Luc Tournier dans ce domaine. J’ai aussi suivi près de 2 ans de formation avec Isabelle Filliozat que je tiens à remercier aussi.

Afin de compléter ma formation par des études rigoureuses, j’ai repris des études à l’Université Louis Lumière à Lyon, dans le cadre Formation à Partir de la pratique. J’avais 50 ans. Mais un difficile événement familial a interrompu ce parcours universitaire au bout de 2 ans.

Thérapeute

Depuis une vingtaine d’années, je reçois des personnes pour des entretiens d’aide, j’anime des stages de psychodrame, je continue des formations. Toutes ces activités ont encore contribué à varier et enrichir mon expérience et je remercie du fond du coeur toutes ces personnes pour leur confiance. J’ai pu encore une fois vérifier à quel point les croyances, les certitudes et les interprétations sont à l’origine de bien des blessures émotionnelles et de bien des conflits et de bien des violences et j’ai pu aussi constater que l’indispensable confiance en soi pour conduire sa vie et ses relations de manière non-violente se construit lors de l’éducation reçue au cours de l’enfance.

Ayant écrit mon mémoire sur les relations perverses, j’ai longtemps travaillé pour une association de femmes violentées, incestuées ou battues. Cette expérience ajoutée à mon parcours à SOS Amitié m’a permis d’aider des personnes en immense difficulté, notamment des adolescent(e)s allant très mal: drogue, alcool, scarifications, tentatives de suicide.

Auteure et conférencière

Parallèlement, je me suis mise à écrire. Transmettre tout ce que j’ai découvert sur mon long parcours est devenu pour moi une sorte d’impérieuse nécessité. De même, mon aisance à l’oral m’a fait embrasser avec bonheur une nouvelle activité : conférencière. 

Pour en savoir plus…

Cofondatrice de l'association SEVE

J’en étais là de ma vie professionnelle, tout début 2016, quand le hasard m’a fait rencontrer Frédéric Lenoir au moment où il souhaitait que la méditation et la philosophie entrent dans les écoles afin d’induire un  profond changement sociétal. 

Il m’a demandé si j’accepterais de m’occuper de la formation dans l’association qu’il envisageait de créer. Bien entendu, ce projet allait exactement dans le sens de ma vie et j’ai accepté avec enthousiasme. C’est ainsi qu’avec lui, Martine Roussel-Adam et Liliana Lindenberg, nous avons co-fondé l’association SEVE (Savoir Être et Vivre Ensemble). 

J’ai souhaité, et ils ont accepté avec enthousiasme, qu’on inclue dans la formation des animateurs, outre les connaissances nécessaires à mener à bien un atelier de pratique de l’attention et de philosophie avec les enfants, un volet sur la connaissance du monde de l’enfant.

Notre petit groupe de 4 était vraiment complémentaire et nous avons travaillé tous les 4 avec acharnement et amicalement ! Une très belle période de ma vie au cours de laquelle j’ai encore pu apprendre, comprendre, découvrir… J’ai aussi rencontré des personnages qui m’ont marquée. Notamment Catherine Gueguen au cours d’échanges passionnés et amicaux sur l’éducation bienveillante.

Pendant 4 ans, j’ai mis de côté certaines de mes activités professionnelles pour me consacrer bénévolement à SEVE et à l’élaboration de cette formation.

Aujourd’hui, j’ai passé la main et je peux reprendre toutes mes activités, toujours avec autant de passion, d’énergie et d’enthousiasme.

Au fait, est-ce juste d’employer le terme « activités » ? Pour moi, la relation humaine est un artmon art… et jamais je n’arrêterai de le pratiquer… parce que je suis tellement spécialisée dans la relation humaine, parce que je suis une militante de l’être humain, parce que souhaite transmettre.